Burkina Faso : 25 journalistes formés sur la désinformation et les poursuites judiciaires

Les 18 et 19 août 2025, 25 journalistes burkinabè ont pris part à une formation organisée à Koudougou sur le thème de la désinformation et des poursuites judiciaires. L’initiative est portée par les Journalistes et communicants commis d’office (JCOM), avec l’appui de l’International Development Law Organization (IDLO). Les sessions ont été animées par les consultants Fulbert Paré et Gabriel Kambou.

Par la redaction

8/21/20251 min read

Un enjeu lié aux réformes judiciaires

Cette formation intervient dans un contexte marqué par de récentes réformes judiciaires intégrant la lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et le renforcement de la protection des victimes. Or, une méconnaissance de ces textes par certains acteurs des médias peut limiter leur rôle de veille citoyenne et les exposer à des sanctions.

Selon Nicodème Bado, coordonnateur de l’IDLO, l’objectif était de renforcer les capacités des journalistes afin de promouvoir « un journalisme professionnel, responsable et éthique, garant d’une information judiciaire fiable ».

Comprendre la désinformation et ses implications

Dans sa communication, Gabriel Kambou a clarifié trois notions :

  • la désinformation : diffusion volontaire de fausses informations pour nuire,

  • la mésinformation : propagation d’informations erronées sans mauvaise intention,

  • la malinformation : diffusion d’informations vraies mais sorties de leur contexte ou exagérées pour tromper ou porter préjudice.

De son côté, Fulbert Paré a détaillé les mécanismes de la procédure pénale et le dispositif de répression applicable aux infractions liées à la désinformation, tout en rappelant les principes encadrant la diffusion de l’information judiciaire.

Une initiative inscrite dans un cadre régional

La formation s’inscrit dans le Programme d’appui intégré aux systèmes de justice pénale du Mali, du Burkina Faso et du Niger, piloté par l’IDLO.

Pour Firmin Ouattara, coordonnateur du JCOM, cette rencontre a permis des échanges enrichissants et des exercices pratiques, dont la simulation d’un procès autour d’un cas de désinformation. Il a annoncé une deuxième session prévue les 3 et 4 septembre à Ouagadougou.

Le JCOM, vers un « juri-journalisme » structuré

Créés à l’origine pour couvrir les procès du putsch de 2015 et de l’assassinat de Thomas Sankara, les Journalistes commis d’office se sont progressivement constitués en association. Leur ambition est de promouvoir un journalisme judiciaire rigoureux et éthique, au service de la transparence et de la compréhension citoyenne du fonctionnement de la justice.